Chapter 2: Le Début D'Une Nouvelle Aventure
Le nombre de personne qui approchait dépassa rapidement la dizaine. Mais pourquoi donc se mobilisent-ils ainsi en pleine nuit ?
Ce ne fut qu'après quelques secondes de réflexions supplémentaires que je trouvai la solution : le bruit !
Cela ne s'appelait pas la lévitation acoustique pour rien ! Bien que l'amplitude des ondes était importante, il ne s'agissait que de moyennes fréquences, ces dernières étaient donc parfaitement audible par les habitants de la ville.
Malheureusement, je ne pouvais modifier ces paramètres. Cela m'avait déjà prit un certain temps avant de trouver ceux-là, alors il n'était certainement pas question de changer !
De toute façon, il était peu probable que je puisse augmenter davantage la fréquence de mes vibrations.
Après tout, passer dans les ultrasons aurait demandé un contrôle encore plus complexe que je n'avais pas, et, du côté des infrasons, cela impose de générer des ondes plus puissantes que je ne suis pas capable d'émettre. Après tout, la compétence s'appelle <perception acoustique> et non <onde de choc>. Ce nom parle donc de lui même. C'était déjà un miracle que je saches voler ainsi.
Enfin... Maintenant que j'avais la certitude d'être à l'origine de ce rassemblement inhabituel, il ne me restait plus qu'une chose à faire : fuir.
Héhé. Je n'avais certainement pas envie d'infliger une telle vue aux habitants de cette ville : une plaque d'égout qui vole ! Je pense qu'une personne traumatisé est suffisant.
Bref. Je gagnai de l'altitude jusqu'à ce que je ne ressente qu'à peine les vibrations des personnes au sol, puis j'amorçai un déplacement latéral.
C'était étonnamment plus simple que je ne l'avais prévu : la fréquence des ondes émises par les vibrations étaient les mêmes, une simple impulsion permettait d'engendrer le mouvement latéral.
J'aurai apprécié voir la vue sur la ville à un telle altitude, malheureusement, aveugle et tout juste sensible aux vibrations, je ne pouvais qu'imaginer la vie qui se déroulait sous mon corps.
Je continuai donc mon chemin dans les cieux, sans même savoir où je me dirigeai. Je pouvais très bien m'écraser à tout moment sur une montagne, ou bien traverser un océan.
Mais le pire, c'est que dans cet état, je n'avais aucun repère temporel. Je me déplaçais inlassablement sans même savoir pendant combien de temps exactement. Alors au lieu de faire durer le suspense et risquer le pire, je décidai de diminuer mon altitude, jusqu'à me poser.
Cela faisait un certain moment que je ne ressentais plus aucune vibration. Je redescendis au sol à tâtons, afin d'éviter de m'écraser. Lorsque j'atteins enfin la surface, je ne ressentais toujours aucune vibration.
Il était clair que j'étais perdue au milieu de nulle part. Heureusement que je n'avais ni besoin d'eau ni de nourriture. J'aurai eu de graves problèmes sinon !
Peut-être cela jouait-il, mais, aussi surprenant que cela puisse paraître pour une élégante jeune femme telle que moi habituée à la ville, je n'avais aucunement peur de cette situation.
En fait, j'en frémissait même d'excitation : moi, perdue ? Et alors ? Pour être honnête, je fus surprise de me découvrir une telle âme d'aventurière. C'était bien la première fois que je ressentais de tels sentiments positifs depuis que je suis devenu une... Plaque d'égout.
Enfin, toujours est-il qu'au delà de ne pas savoir où je me trouvais, je ne pouvais toujours pas voir, ni entendre, ni même toucher.
En fait, j'étais simplement un détecteur de mouvement ambulant avec une forme plutôt atypique.
Je ne savais pas quoi faire, mais j'étais sûre d'une chose : je ne voulais surtout pas rester sur place. Si je devais voler pendant des heures avant de retrouver un semblant de vie, alors je le ferai.
Je me motivai donc un peu. J'aurai bien voulu me mettre des petites claques sur le visage pour me reconcentrer, malheureusement je n'avais ni main, ni visage !
Je réussi malgré tout à me mouvoir, gagnant en altitude à chaque instant. Pour éviter les mêmes problèmes que la première fois, je limitai cependant cette ascension, que j'estimais à une trentaine de mètres.
J'arrivai maintenant à savoir plus ou moins à quelle distance se situaient les objets de moi grâce aux expériences menées lorsque j'étais en ville.
En effet, je mesurai le nombre de pas par rapport à la distance moyenne que traverse un être humain en une enjambée, environ quatre-vingt-dix centimètres, et ce jusqu'à ce que la personne sorte de mon champ de détection des vibrations.
Enfin, après avoir obtenus quelques relevés, j'en avais fait une moyenne approximative. Je pouvais donc maintenant déterminer à quelle distance se situaient les vibrations. J'estimais la taille maximale de mon champ de détection à soixante mètres.
Et grâce à ma première ascension, j'estimais ma vitesse de déplacement verticale à environ un mètre par seconde.
Enfin bref, à trente mètres, il était peu probable que j'entre en collision avec les arbres. J'amorçai donc mon déplacement latéral et continua ainsi inlassablement.
Cependant, après quelques instants, probablement une dizaine de minutes, je perdis le contrôle de mes mouvements.
Alors que je parvenais à parfaitement voler jusqu'à présent, ma capacité à générer des vibrations disparu soudainement, comme si quelqu'un avait appuyer sur un interrupteur.
Ma chute s'accéléra rapidement, et j'heurtai inéluctablement le sol. Heureusement, dans mon état, je ne ressentais pas la douleur. Ce n'était pas pour autant que j'étais invincible, et je sentis les vibrations du choc se répandre au-travers de mon corps.
Je rebondis sur le sol deux, ou trois fois peut-être, avant de finalement me stabiliser, saine et sauve.
Saine et sauve, certes, j'étais toujours perdue au milieu de nulle part ! Et cette fois-ci avec mon détecteur et générateur de vibration en panne !
Mais que diable s'était-il passé ? J'espère que cela n'est pas permanent.
J'ouvris ma page de compétence, et fut tout a fait rassurée quand je vais que la compétence était toujours présente. Mais cela n'expliquait donc toujours pas pourquoi j'étais paralysée ainsi.
Puis je réalisai quelque chose : d'après cette même page, je possédai une résonance de mana de rang F. Mais c'était bien sûr ! La voilà, la raison pour laquelle je ne pouvais plus rien faire ! Je n'avais plus de mana !
Maintenant que j'y pense, ça me parait logique. Tout le monde le sait : rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. L'énergie qui me permettait d'émettre ces vibrations, c'était donc le mana ! Ce fut plutôt intéressant et intriguant qu'un tel concept de mon ancien monde réapparaisse dans cette vie.
Si cela fonctionnait de la même manière, alors je ne pouvais qu'attendre. Le seul remède à la surconsommation de mana, c'est le repos !
Je pris mon mal en patience et restai là, sur place, pendant un temps que j'estimais à deux ou trois heures. Cependant, mon mana ne semblait pas s'être totalement régénéré.
Il semblerait qu'une perte complète soit relativement grave et ne puisse pas être soigné par une simple régénération partielle du mana. Certainement qu'une régénération complète du mana était nécessaire.
Alors que je commençais à grandement m'ennuyer, je ressentis de vagues vibrations à l'extrémité droite de mon champ de détection.
Tout d'abord subtiles, elles devinrent ensuite plus distinctes à mesure que leur source s'approchait.
A leur rythme et leur trajectoire presque chaotique, je devinais qu'il s'agissait d'un pas, précisément de celui d'un animal quadrupède.
Celui-ci s'approchait de plus en plus de moi, jusqu'à ce qu'il s'arrête juste à côté.
Après un court moment de silence, quelque chose de dramatique arriva : *BAM*... Une fois encore, je me sentis vibrer.
Décidément, je ne me ferai jamais à cette horrible sensation ! Et puis, que pouvait bien faire cet animal ? Les vibrations étaient cette fois-ci extrêmement régulières. Comme s'il me léch... Aïe !
Si les vibrations étaient relativement faibles jusqu'à présent, tout à coup elles devinrent brèves et violentes, et toujours plus chaotiques. Maintenant j'en étais certaine : cet enfoiré essayait de me bouffer !
Non mais pour qui il se prenait, cet animal ? On ne mange pas une magnifique et douce plaque d'égo - ahem - jeune femme comme moi !
Malheureusement pour moi, je ne pouvais même pas me débattre. Je subissais cette torture sans même pouvoir apercevoir mon tortionnaire.
Heureusement, après une éternité, ou bien tout simplement quelques minutes - mais bon quelle est la différence dans ce genre de situation ? -, je finis de me remettre de ma déplétion de mana.
Maintenant, je n'avais qu'une chose en tête : me venger. Oui, j'étais pour la cause animale. Mais jusqu'à présent, aucun animal n'avait essayé de me dévorer vivante !
Je m'élevai donc de quelques centimètres à peine, et enclenchait un rapide déplacement latéral.
Contrairement aux déplacements verticaux, la réactivité et la vitesse de mes mouvements horizontaux n'étaient limités que par mes capacités.
Comme je l'avais imaginé, le pouvais donc me servir de cet avantage pour me propulser comme un boulet de canon !
Je n'hésitai donc pas une seule seconde, et me projeta sur ma cible. Bien que ma précision se basait uniquement sur les vibrations qu'émettait mon adversaire, je réussi à le toucher du premier coup.
Je senti le choc se propager dans tout mon corps de métal. Cependant, pour la première fois, ce n'est pas de cela que je me préoccupais le plus. Mon adversaire fut lui projeté au sol. Cependant, je remarquai qu'il se rapprocha de nouveau, et ce rapidement.
Je pris mon courage à deux mains et lui fit front. Je me projetai une nouvelle fois vers lui. Je savais que lors d'une confrontation en face à face, j'avais une chance de lui fracasser le crâne.
La collision fut encore plus violente que la dernière fois. Le choc était si intense et brutal que les vibrations se dissipèrent presque instantanément. En fait, nous n'étions pas juste simplement entré en collision : j'avais complètement pénétré le crâne de l'animal.
Heureusement, je ne possédais aucun sens. Car je devais actuellement être complètement recouverte de sang, et cela m'aurait certainement traumatisée ! Je ne pouvais qu'imaginer l'odeur pestilentielle du sang me recouvrant... Aah ! Détestable !
Cette pensée était si répugnante qu'il me fit quelques secondes pour remarquer que quelque chose était apparut en face de mes yeux :
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Vous avez absorbé l'âme d'un sanglier de niveau 7.
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